La thèse du néo-réalisme comme cinéma social est encore aujourd'hui défendue par ceux qui,
dans ce mouvement, sont sensibles à un ensemble de thèmes :
La dénonciation du fascisme et l'exaltation de l'action des partisans :
Rome, ville ouverte, Païsa, Le bandit, Chasse tragique.
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Le sous-développement du Mezzo giorno :
La terre tremble, Pâques sanglantes
Le chômage dans les villes :
Scussia, Le voleur de bicyclettes, Miracle à Milan, Onze heures sonnaient.
Les problèmes sociaux dans les campagnes :
Le moulin du Pô, Riz amer.
La détresse des vieux :
Umberto D, Le manteau.
La condition de la femme :
Chronique d'un amour, Femmes entre elles,Courrier du coeur, La fille sans homme.
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II - Le néo-réalisme, mouvement spiritualiste.
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En novembre 1957, André Bazin publie son article "Les nuits de Cabiria : voyage au bout du néoréalisme". Il redéfinit le terme. Contre ceux qui définissaient le néo-réalisme par son contenu social, Bazin invoquait la nécessité de critères formels esthétiques. Le néoréalisme c'est la primauté donnée à la représentation de la réalité sur les structures dramatiques. La réalité n'est pas corrigée en fonction de la psychologie et des exigences du drame, elle est toujours proposée comme une découverte singulière, une révélation quasi documentaire conservant son poids de pittoresque et de détails.
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L'art du metteur en scène réside alors dans son adresse à faire surgir le sens de cet événement, du moins celui qu'il lui prête, sans pour autant effacer ses ambiguïtés. Le réalisme ne se définit pas par ses fins mais par ses moyens, et le néo-réalisme par un certain rapport de ces moyens à leur fin. Cette thèse est évidemment beaucoup plus riche que le catalogue des moyens auquel on réduit parfois ce mouvement :
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1: Modicité du budget.
2 : Recours à la post synchronisation,
les films sont tournés en muet.
3 : un tournage en décor réel.
4 : utilisation d'acteurs éventuellement non professionnels.
5: une certaine souplesse dans le découpage
qui implique un recours fréquent à l'improvisation.
6 : simplicité des dialogues.
7 : une image assez grise, alignée sur la tradition documentaire.
8 : Utilisation fréquente des plans d'ensemble et des plans moyens et
un cadrage proche de celui des actualités.
9 : le refus des effets visuels (surimpression, déformations, ellipses).
10 : un montage sans effet.