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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
  • 12842 articles publiés
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    © DR- OUT OF THE PAST (La griffe du passé )de Jacques Tourneur (1947) p13

    21/03/2013 09:48

    © DR- OUT OF THE PAST (La griffe du passé )de Jacques Tourneur (1947) p13


    Kirk Douglas : Whit Sterling & Jane Greer : Kathie Moffett

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    Analyse et critique: DVD CLASSIK(suite)
     
    Tourneur peut également être considéré comme un artiste symboliste. Lorsque Joe arrive à Bridgeport, il est vêtu de noir et en total inadéquation avec l’ambiance champêtre du décor.Il représente la ville et par extension les ennuis qui entraîneront Jeff vers sa perte.A partir du moment où Jeff rencontre Joe, le film bascule dans une ambiance nocturne puis citadine où les bars enfumés d’Acapulco et les ruelles sombres de San Francisco symbolisent la sombre destinée à laquelle Bailey ne peut échapper.Out of the Past, est l’occasion pour Tourneur d’utiliser à foison une panoplie de symboles suggérant le danger, le désir ou la passion, qui constituent l’essence même du film. Ainsi, lors de la scène de la plage où Bailey scellera sa perte en retrouvant Kathie, Tourneur choisit d’accentuer la profondeur de champ afin de mettre en évidence les filets de pêcheur qui entourent le couple.
     
    Métaphore de la capture du héros par Kathie, Tourneur utilise une allégorie similaire lorsque Jeff se rend chez Sterling : il arrive dans la demeure du personnage interprété par Kirk Douglas où il revoit Kathie, des grilles s’ouvrent et se referment derrière lui, laissant l’impression qu’il est de nouveau prisonnier de son destin... Cette volonté de donner un sens aux images prend une multitude de formes, toutes plus élégantes les unes que les autres, et impose un style unique au film. Les spectateurs n’oublieront pas de sitôt cette scène où les deux amoureux se rendent dans une cabane alors que l’orage gronde pendant la nuit :Tourneur étale ici un florilège de symboles parmi lesquels une porte qui s’ouvre avec le vent annonçant la première relation sexuelle(ah bon?) entre Jeff et Kathie ou encore la nuit, la pluie et les plantes que Tourneur filme en premier plan, comme il l’avait fait avec tant d’élégance dans Vaudou, et qui suggèrent le danger que courent les deux amoureux...
     
    Néanmoins, il est juste de rappeler que si Out of the Past est un sommet de beauté plastique, il le doit également à l’incomparable talent de Nick Musuraca. Le directeur de la photographie, avec lequel Tourneur a collaboré sur Vaudou et La Féline, signe ici un noir et blanc techniquement parfait, offrant de merveilleux contrastes dans une ambiance éclairée avec parcimonie.En s’appuyant sur le travail de son technicien Jacques Tourneur compose des plans merveilleux dont certains sont devenus cultes pour tous les cinéphiles (ceux de la plage notamment).Si la mémoire cinéphile devait retenir une figure du film noir, ce serait certainement la silhouette nonchalante de Robert Mitchum.Le comédien au physique de footballeur américain signait avec Out of the Past un de ces premiers rôles d’anti-héros.
     
    Nommé aux Oscars deux années plus tôt pour Story of GI Joe (William Wellman, 1945), Mitchum avait jusqu’alors incarné des personnages ancrés dans les valeurs américaines. Mais à l’instar d’un James Stewart sous l’égide d’Anthony Mann, Mitchum amorce un virage décisif lorsqu’il rencontre Tourneur.En interprétant Jeff Bailey, un flic à la fois cynique et romantique, il donne une nouvelle impulsion à sa carrière durant laquelle il retrouvera souvent des héros de ce type. De Harry Powell dans La Nuit du Chasseur (1955) à Franck Jessup (Un si Doux Visage, 1953), Mitchum jouera de son air désabusé pendant de nombreuses années avec une facilité qui laissera malheureusement croire qu’il était lui même détaché des évènements extérieurs.
     
    Toutefois, il est bon de rappeler que si Mitchum était souvent en marge d’Hollywood et s’amusait à considérer son métier comme un vulgaire gagne-pain, il n’en demeurait pas moins profondément investi dans ses personnages et faisait preuve d’un professionnalisme sans faille.Lorsque Jacques Tourneur se remémore le tournage de La Griffe du passé, il rend hommage au grand Bob : « Mitchum peut rester silencieux et écouter une tirade de cinq minutes. Vous ne le quitterez jamais des yeux et vous comprendrez qu’il fait attention à tout ce qu’on lui dit même s’il n’a rien à faire. C’est à ce genre de choses qu’on reconnaît les bons acteurs.»Sous la direction de Tourneur, Mitchum campe un personnage usé. Mélange de puissance physique et de faiblesse sentimentale, il tombe sous le charme vénéneux de Kathie, interprétée par la troublante Jane Greer.
     
    La comédienne protégée par Howard Hughes, dont elle fut l'une des nombreuses conquêtes, signe ici une interprétation remarquable où elle dresse un profil de "Femme Fatale" dans la digne lignée d’Ida Lupino (Une Femme dangereuse, 1940) ou Barbara Stanwyck (Assurance sur la mort, 1944).Avec son regard "Bacallien"et sa démarche de panthère,Greer impose sa griffe dans l’histoire du film noir ! Dès que les deux comédiens se retrouvent devant la caméra, l’air se charge d’une électricité dont la tension ne cesse de croître jusqu’au final. Cette relation entre les deux amants respecte parfaitement les codes du genre. Jamais ils n’ont l’occasion d’exprimer leur passion aux yeux des autres et à l’instar des héros de Nicholas Ray (Les Amants de la nuit, 1947), ils s’aiment la nuit, cachés dans des motels forestiers !

     





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