Commentaire par Olivier Bitoun (suite 17)
Les images d’actualité qui la tétanisent et l’effrayent, sont un moyen de renouer avec la douleur du monde, cette douleur pour laquelle le pasteur des Communiants ne parvenait plus à avoir d’empathie.Au début du film, Elisabet regarde terrorisée la télé. Un contre-champ nous fait découvrir des images d’actualité, images insoutenables d’un homme qui s’immole. Ces images sont circonscrites au cadre de la télévision mais un cut vient effacer cette frontière physique et les actualités envahissent alors la totalité de l’écran.
La réalité s’est invitée dans la fiction, a repris ses droits. Elisabet est parvenue un instant à quitter la sphère de la représentation du monde pour un instant renouer avec la réalité. Plus tard c’est la célèbre photo d’un enfant juif arrêté, les bras en l’air sous la menace de soldats allemands,qu’elle scrute inlassablement.Elle passe de visages en visages afin d’essayer de reconstituer la chair de ce drame, d’essayer de comprendre ce qui s’est passé.