Commentaire par Olivier Bitoun (suite 7)
L’usage que Bergman fait de la bande-son participe pleinement à la création d’un univers mental et fantasmatique. Des contrepoints sonores viennent brouiller notre perception (un goutte-à-goutte obsédant sur la séquence d'ouverture) et s’associent à la musique de Lars Johan Werle, abstraite et expérimentale, pour façonner une ambiance inquiétante et glissante.
L’omniprésence des voix hors champ - Bergman filmant par exemple Liv Ullman alors que le docteur tient son discours, ou lorsque Bibi Andersson s’épanche sur son histoire - conforte l’immersion du récit dans la psyché de son personnage principal.La place prépondérante que Bergman accorde au son se retrouve dans la minutie avec laquelle il compose l’atmosphère sonore de son film. Il va jusqu’à postsynchroniser Bibi Andersson dans la scène où elle parle de ses expériences érotiques, afin que ses intonations et son timbre coïncident parfaitement avec les expressions de son visage.