Commentaire par Olivier Bitoun (suite 6)
C’est l’enfant qui ouvre les yeux, c’est la musique qui s’élance, hypnotique, et nous fait entrer dans Persona. L’enfant se place face caméra, nous regarde, avance sa main et touche l’écran, notre écran, dans ce qui semble être de prime abord une tentative de contact avec nous spectateurs.La perspective s’inverse et nous nous retrouvons dos à l’enfant. Sa main caresse la surface lisse sur laquelle évolue le visage d’une femme. Par le double mouvement du cut et du changement de point de vue, Bergman nous a fait pénétrer dans le film.Nous rejoignons alors Elisabet Vogler dans ce monde de représentation dont elle est prisonnière et d’où elle tente de s’échapper. Nous sommes dorénavant aux côtés des créations de Bergman, nous voyons les artifices qui préexistent au film, nous sommes des personnages de fiction.