Commentaire par Olivier Bitoun (suite 2)
Alors que l’on pouvait imaginer à l’époque que Bergman était allé au bout de sa démarche expérimentale, c’était sans compter sur la soif insatiable de découverte qui anime l’homme.Ce plaisir de créer et d’innover, jamais pris à défaut, peu d’auteurs peuvent s’en prévaloir, les plus novateurs s’emmurant bien souvent dans leurs créations et creusant les mêmes sillons.Audaces formelles, pulsions librement exprimées, refus d’une narration classique, Bergman offre avec Persona une approche de la mise en scène autant physique que mentale.Mentale, car l’île de Fårö où se déroule entièrement le film (et où Bergman se retire dorénavant) est un lieu clos que l’on peut circonscrire à un monde cerveau, celui d’Elisabet et/ou Alma. Physique tant le film est en contact direct avec le spectateur.