Critique/Analyse du film (suite 2)
Illusoirement sauvés, les protagonistes s’engagent dès lors dans la sempiternelle course à la vie, ces derniers se voyant rapidement décimés par l’homme des bois attardé et cannibale.Si l’ensemble évoque subitement Massacre à la Tronçonneuse ou Détour Mortel, Ferry évite de justesse la mention copycat en évitant de sombrer dans une brutalité gratuite qui n’aurait pas manquée de marquer la cassure avec sa longue séquence introductive.
Vertige reste cependant un métrage poisseux et tendu, mais préfère avant tout miser sur une suggestion efficace que sur une violencegraphique et tape à l’œil. En témoignent les meurtres dans la pénombre, uniquement matérialisés par le son. Bien que risquée, cette volonté de se détacher d’une norme actuelle misant d’ordinaire sur le « toujours plus » permet à Vertige de partiellement conserver son ambiance initiale et de ne pas témoigner d’un effet de rupture trop abrupt entre deux actes pourtant bien différenciables.
Malgré tout, le développement du métrage n’est pas exempt de défauts, et si la technique demeure en tous points irréprochable, quelques clichés s’insinuent furtivement dans le canevas scénaristique. Trop brièvement esquissé, le personnage d’Anton se profile ainsi en carence ultime du métrage, ce dernier cumulant trop d’éléments typiques du survival en forêt - enfance malheureuse, maltraitances, langage limité Heureusement, Ferry limite le passif du protagoniste à quelques vestiges parsemés de ci et là, préférant tabler sur l’imaginaire plutôt que sur les traditionnels flash-backs.