Critique/Analyse du film
Bien avant le début du tournage, Abel Ferry témoignait d’une volonté bien marquée de livrer avec Vertige une œuvre se démarquant du simplesurvival vers lequel son script semblait pourtant inexorablement l’orienter Supervisé par le géant Gaumont, le métrage aurait en effet pu tendre vers un honnête duplicata de La Colline à des Yeux, bombe hard-boiled capturée aux Etats-Unis par un Alexandre Aja expatrié.Ferry confère pourtant à son premier long un climat tout autre et impose avant tous ses idées. Mieux, ce dernier parvient du même coup à transcender un simple projet de commande en œuvre personnelle, exaltante et... vertigineuse. Une véritable leçon de maitrise pour un cinéaste jusque ici inconnu et abonné aux formats courts et moyens.
Fait assez rare pour être souligné, Vertige fusionne avec brio petit budget et grandes ambitions. Bien qu’articulé autour d’un scénario déjà exploité à maintes reprises, Vertige parvient pourtant à se défaire des poncifs du genre au profit d’une construction originale et d’une ambiance unique.Si le métrage laissait de prime abord présager de l’éternel affrontement des protagonistes face à l’humanoïde difforme et oublié de la civilisation, le pitch de base reste pour Abel Ferry d’avantage prétexte à poser sur bandes un film d’aventure qu’à multiplier les séquences inutilement gores.