Analyse/Critique par Jack Sullivan(suite)3
Ce n’est certainement pas par hasard si Eve est présentée à Margo par Karen Richards. Karen est en effet l’exemple-type de la gaffeuse naïve au trop bon cœur. Incapable de malice, elle est tout simplement inapte à la voir chez autrui, que ce soit chez une Margo imbibée d’alcool et de venin, ou chez une Eve en apparence si douce et si altruiste.
Meilleure amie de Margo et démineuse habile de ses sautes d’humeur, elle compense son absence totale d’influence dans le monde du théâtre (elle n’est après tout, de son propre aveu, que "la femme de l’auteur") par une propension à intriguer intensivement en sous-main.
Ainsi, avec les meilleures intentions du monde*, elle introduit Eve, et avec elle le désastre, dans la vie de Margo, permettant à la jeune femme d’accomplir tranquillement son travail de sape, public comme privé, de son modèle.
*Ne dit -on pas que "L'enfer est pavé de bonnes intentions"?...Et Jean Sol Partre ne disait-il pas : "L'enfer ...c'est les autres"?