Analyse/Critique par Jack Sullivan(suite)2
Le tournage débute sous les meilleurs auspices : quelques semaines auparavant, Mankiewicz a remporté les Oscars du Meilleur Réalisateur et du Meilleur Scénario pour Chaînes conjugales (A Letter to Three Wives)*, et Darryl F. Zanuck, s’asseyant pour une fois sur son orgueil, a mis un terme à sa querelle de neuf ans avec Bette Davis pour la convaincre de participer au film.
Le caractère de la star est tellement souple et conciliant que tout le monde sur le plateau s’étonne : où est le dragon craint partout ailleurs ? Bette Davis n’a en effet trouvé sur Eve que des sources de satisfaction : le scénario est, de l’avis de tous, fabuleux (de toute sa collection de scripts, c’est celui qui porte le moins d’annotations de la main de Davis),
Mankiewicz, en réalisateur très attentif au bien-être de ses acteurs (et surtout de ses actrices), est respecté de tous, … et pour ne rien gâter, Davis et Gary Merrill (qui joue Bill Sampson, le compagnon de Margo), bien que tous deux mariés ailleurs, s’éprennent immédiatement l’un de l’autre.
Ce sera pour tous, de leur propre aveu, une expérience épanouissante et sereine, malgré les tentatives de la presse de faire mousser la publicité autour d’une hypothétique rivalité entre Bette Davis et Anne Baxter. En fait, les deux femmes devinrent très proches, alors que Davis ne supportait absolument pas Celeste Holm, censée jouer la meilleure amie de Margo.(ha ha moi non plus je ne supporte pas ce genre de mémé!!)
Refermons cette parenthèse et revenons donc à la fiction, autrement plus tourmentée..
* A qui il l'a piqué cette fois ci ?