j'ai bien aimé...jusque là
2) Ce qui les distingue :
Qui ne s'est pas demandé, à la fin de la projection, qui était VRAIMENT Jean-Baptiste Grenouille ? Car, après tout : est-il homme de Bien ? Homme de Mal ? Amoral ? En tout cas, ce qui le distingue fortement de la figure du Christ, c'est évidemment cette étrange force funèbre qui le poursuit tout le long du film : notamment le fait que tous ses différents départs provoquent la mort (celle de sa mère, de celle qui l'a recueilli, du maître-tanneur, du maître-parfumeur, etc.). Partout où il passe, la mort guette, et fauche.
Comme s'il portait, originellement, la mort en lui. D'ailleurs, vous a-t-il laissé l'impression de ressentir quoi que ce soit ? Aucune empathie, aucune sympathie, son obsession est exclusivement égoïste : il faut qu'il crée son parfum.Evidemment, tout est plus complexe. Je ne propose pas ici une étude détaillée et fouillée, d'un film que je n'ai vu qu'une seule fois. Mais il me semble que le personnage de Grenouille est extrêmement troublant : à la fois explicitement et ange et bête, nous ne parvenons guère jamais à saisir entièrement sa personnalité.
Comment expliquer sa "tristesse" finale, pendant que le peuple de Grasse va orgiant (même le curé !) mû par une étrange force vitale ? Est-il innocent ? Et comment condamner un tel génie ?Enfin, une petite remarque : la première ainsi que la dernière jeune femme dont Grenouille s'est énamouré sont rousses, or dans la Bible*, le roux est l'empreinte du mal (désolé pour tous les roux et les rousses qui me liront…).
Enfin, une petite question : d'après vous (j'ai cherché, je n'ai pas trouvé), pourquoi Jean-Baptiste s'appelle-t-il Grenouille ? La réponse est-elle donnée dans le roman ?
* Oui mais dans la Bible y a pas mal de conneries...
dans la Genèse,déjà quand on nous explique qu'Eve est issue d'une côte d'Adam...