Giorgio Albertazzi : X, l'homme
Analyse du film (suite 3)
Le temps : un labyrinthe
La figure du labyrinthe revient à plusieurs reprises dans le film, et l’on peut bien entendu y voir une analogie avec la structure même du film. La première image du labyrinthe apparaît dans le générique que nous venons d’analyser, sous la forme d’un cadre accroché au mur dans l’un des couloirs.
L’image représente un jardin aux lignes symétriques. Il ne s’agit pas d’un labyrinthe à proprement parler, mais l’alignement des arbustes et la symétrie globale y font penser. Plus tard, dans l’un des salons, un invité regarde une reproduction du jardin, lui aussi frappant de symétrie et de droiture.
La caméra se balade dans les différentes pièces, puis revient à ce tableau, tandis que deux voix, celles des futurs protagonistes, prononcent les mots suivants : « Dont il n’y a pas moyen de s’échapper ? », « Dont il n’y a pas moyen de s’échapper », acquiesce l’homme. Voici d’ailleurs comment Resnais décrit la structure de son film :
Je suis parti de cette idée : une forme d’itinéraire qui pouvait aussi être une forme d’écriture, un labyrinthe c’est à dire un chemin qui a toujours l’air guidé par des parois strictes, mais qui néanmoins à chaque instant conduit à des impasses et oblige à revenir en arrière, à repasser plusieurs fois aux même endroits sur des parcours plus ou moins longs, à explorer une nouvelle direction et à retomber sur une nouvelle impossibilité.