L'Avventura : essai d'analyse (4)
Freddy Buache soutient, pour sa part, qu'avec L'Avventura, Antonioni "écrit au moyen de la caméra un langage nouveau, à la fois complexe et limpide. [...] Il ne sacrifie à aucun des schèmes formels ou dramatiques traditionnels qui ont conditionné, au sens pavlovien du terme, les réactions des spectateurs et de la critique. [...] L'anecdote y est réduite à un fait divers présenté au début comme un choc bref dont l'auteur ne recueille ensuite que les résonances, semblable en cela à certains musiciens contemporains [...]
L'Avventura est un film d'ondes, le passage presque imperceptible de cercles qui s'agrandissent à la surface d'un univers romanesque volatil. [...] En définitive, la réalité profonde de l'œuvre est celle du silence qui semble à la fois disjoindre et réunir les paroles, cette zone d'attente décolorée que mettent en évidence des gestes, furtifs ou appuyés, toujours imprévisibles."