Analyse(fin)
La bande originale a été composée par Riz Ortolani, mais les scènes les plus importantes du film sont rythmés par des morceaux qui étaient très en vogue à cette époque parmi lesquels Saint Tropez Twist de Peppino di Capri, Guarda come dondolo de Edoardo Vianello, et Vecchio frac (ou L’uomo in frac) de Domenico Modugno.
Le procédé peut sembler commun aujourd’hui, mais il fut à l’époque très original, et le réalisateur a employé cette méthode pour décrire plus précisément les personnages et leurs sentiments. La scène initiale, dans laquelle Vittorio Gassman erre avec son cabriolet dans les rues de Rome à la recherche d’un tabac ouvert et d’un téléphone, est justement souligné par un morceau musical plus nerveux qui d’une part accentue le surréalisme de la scène, et d’autre part sonne comme un sombre présage de la fin de la virée.
Autour du film
À l’origine, le scénario a été écrit pour Alberto Sordi dans le rôle de Bruno Cortona. La production a ensuite été attribuée à Mario Cecchi Gori qui insista pour attribuer le rôle à Vittorio Gassman. En effet, Alberto Sordi avait un contrat d’exclusivité qui le liait à Dino de Laurentiis.
Risi avait pensé à deux fins différentes. En plus de celle qui figure dans le film, une autre devait être tournée, dans laquelle Roberto Mariani, excédé par Bruno Cortona, le tue. Mais elle n’a jamais été tournée pour des raisons financières. En plus de ces deux fins envisagées par le réalisateur, la production en avait envisagé une troisième, qui voyait les deux protagonistes s’éloigner vers leur but, ce qui est une image bien plus optimiste et consensuelle.
Le film ne fut pas très bien accueilli par la critique à sa sortie. Risi raconte que lors de la première projection il n’y avait qu’une cinquantaine de personnes dans la salle. Le succès auprès du public arriva peu à peu, grâce au bouche à oreille initié par les premiers spectateurs.
Les bénéfices furent ensuite exceptionnels :le film avait coûté environ 300 millions de lires, et il en rapporta presque deux milliards. La consécration par les critiques arriva seulement après les années 80.