Analyse(suite)
Le duel psychologique Cortona-Mariani, constamment présent, est un nouvel aspect pour le genre de la comédie. De même, par rapport aux autres films du genre, le recours à la voix off pour exprimer les pensées de Roberto Mariani et la contradiction entre celles-ci et ses actes en compagnie de Bruno Cortona, ainsi que son parcours initiatique, est totalement nouveau.
Les protagonistes, du fait de leur différence, s’attirent et se repoussent, et entraînent à leur tour les spectateurs vers deux pôles distincts et contradictoires d’identification sociale, ce qui les distingue fortement des personnages que pourrait créer Alberto Sordi, qui font généralement l’objet d’un léger mépris ou d’une compassion comique.Le Fanfaron marque une différence supplémentaire par rapport aux autres comédies à l’italienne. La personnalité du réalisateur est plus marquée dans ce film, et son rôle ne se limite pas à la seule participation et aux finitions du scénario.
La dynamique des scènes et la succession des plans sont extrêmement élaborées et sont le fruit d’un seul esprit créatif.Parfois le film s’éloigne vers le genre documentaire et les détails d’ambiance sont précis au point de ressembler aux informations cinématographiques que l’on pouvait voir à l’époque au cinéma, comme dans la scène de la guinguette au bord de la mer, lorsque les deux protagonistes commentent les attitudes des danseurs.
Dino Risi ne se contente pas de filmer, mais il mettait aussi lui-même au point les plans-séquences, préparait à l’avance le rythme des scènes et des répliques, ainsi que du contenu de certaines d’entre elles, laissant ensuite une plus grande place à la créativité des acteurs.