Analyse du film par Olivier Bitoune /DVDClassik © DR - (suite)
Avec ce film, Fellini et son coscénariste Tonino Guerra (qui a déjà collaboré avec lui sur Amarcord) essaient de percer ce mystère qui fait que d'un océan de bêtise,de la lourdeur des corps puisse malgré tout naître la beauté. Le film est ainsi percé d'éclats magiques qui ponctuent la farce cruelle à laquelle les deux auteurs se livrent.
Fellini observe l'aristocratie et le sous-prolétariat se regarder en chiens de faïence, il décrit les tentatives aussi belles que futiles de discussions entre ces deux mondes antagonistes (une cantatrice s'en allant chanter dans les soutes du paquebot, bientôt rejointe dans le même mouvement par d'autres chanteurs qui rivalisent de puissance vocale pour flatter leur égo), se demandant ce que devient l’art lorsque les artistes sont coupés du réel, lorsqu’ils s’imaginent être absous d’un quelconque engagement envers la marche du monde. La réponse semble être que l’art existe toujours mais qu’il ne s’adresse plus alors qu’au néant.