Le Journal du Dimanche
"C’est un bavardage masturbatoire, confus, contradictoire, libérateur, visionnaire, balbutiant, intimidé, exalté, angoissé. C’est une fable après dîner d’un homme un peu ivre, le rêve d’un homme qui ne peut connaître la femme parce qu’il erre en elle comme le Petit Chaperon rouge dans le bois. Par certains côtés, ce film est la somme de tous ceux que j’ai faits, par d’autres il est une chose placentaire, vaguement indécente, pleine d’humeurs, d’obscurités, à laquelle il serait erroné de vouloir donner absolument une forme, des contours. C’est aussi un hommage au cinéma vu comme femme, initiation sexuelle, image rêvée, impalpable. Au cinéma, on est comme dans un ventre maternel, en arrêt et recueilli, plongé dans le noir, en attendant que la vie arrive de l’écran.Il faudrait aller au cinéma avec l’innocence du fœtus".
*Fellini, propos recueillis par Lietta Tronabuoni, traduits par Patrice de Nussac, 02/11/1980 /Le Journal du Dimanche