Télérama
« Il faut revoir La Cité des femmes comme on ré-écoute une symphonie. La deuxième vision se révèle plus riche que la première et ainsi de suite. Certes, la profusion, la redondance contrôlée, l’excès de zèle et le grouillement des images et des thèmes provoquent une griserie qui conduit soit à la jubilation esthétique, soit au rejet pur et simple.Mais plus on explore ce film, plus on s’y perd… et plus on s’y retrouve. Bien entendu, il faut aimer les plongeons,le vertige,l’égarement et les délices de l’hallucination.Il faut accepter de considérer les délires du cinéaste pour ce qu’ils sont : des divagations très personnelles, des rêveries, des souvenirs obsessionnels.
Quand nos propres fantasmes rencontrent ceux de Fellini, le choc est fécond. Sinon, et bien, on peut toujours regarder, écouter et essayer de comprendre les confidences d’un artiste qui s’exprime par paraboles ; on peut vibrer à ses propos en en respectant le mystère et la bella confuzione ; on peut admirer ses projections mentales sans partager son goût pour la démesure ».
Gilbert Salachas, 05/11/1980
Le Point
« Pour tous ceux qui l’adopteront, La Cité des femmes est l’ouverture d’une sorte de vanne. On s’y plonge, comme Fellini lui-même (ou son alter ego Mastroianni), avec un sentiment à la fois exaltant et excédé de perdition ».
Robert Benayoun, 03/11/1980
La Tribune de Genève
« On ressort de La Cité des femmes à la fois heureux, parce que conforté dans la haute idée qu’on se fait de son auteur, et un peu déçu. Le feu d’artifice n’a pas été aussi lumineux, varié et rapide qu’on le rêvait. On espérait davantage des décors – finalement assez réduits – et de leur utilisation (…). Mais ces réserves, pour fâcheuses qu’elles paraissent, importent finalement assez peu. A demi réussie, La Cité des femmes constitue malgré tout l’une des attractions majeures de l’année ».
Etienne Dumont, 12/04/1980
Le Parisien
"La Cité des femmes est une œuvre délibérément onirique, dans laquelle Fellini laisse aller son imagination et libère ses fantasmes, jusqu’au délire. Cela nous vaut une suite d’images somptueuses ou cauchemardesques, présentées dans un désordre savant, avec cette science de la magie et du merveilleux qui caractérise l’univers cinématographique fellinien".
André Lafargue, 08/11/1980
Le Quotidien de Paris
"L’homme se regarde vieillir à travers ses obsessions et la levée de boucliers de la société féminine. Fellini a presque atteint l’âge des sages. Le monde ne l’effraie plus autant, et si l’on compare ce dernier film avec Huit et demi, on sent le chemin parcouru, la distance de l’homme qui s’éloigne des enfers qui ont tourmenté sa jeunesse ".
[S.N.], 05/11/1980