Ciccio Ingrassia : Teo, l'oncle « fou » de Titta
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La critique du Ciné-Club de Caen (1)
Rimini, un bourg italien près de la mer dans les années 30 à l'heure du fascisme triomphant. Au gré des petits et grands événements qui scandent le retour des saisons,la vie provinciale s'écoule inexorablement Les manines qui tombent des arbres ressemblent sans doute à des flocons de neige mais annoncent le printemps.Le " corso ",la rue principale est le rendez-vous d'une population installée dans ses douillettes habitudes. Les notables pontifient, les braves gens déambulent, les enfants traînassent, cherchant des victimes pour leurs blagues innocentes.
L'un de ces enfants, Titta, va connaître, en l'espace d'une année, une série d'expériences tour à tour drôles, savoureuses et poignantes.A l'école, c'est un élève déluré qui subit comme ses camarades les cours soporifiques ou ridicules d'un corps enseignant respectueux de la tradition. Farces et chahuts compensent l'ennui des heures de classe. Titta est secrètement épris de la vamp locale, La Gradisca, une délicieuse écervelée consciente de ses charmesChez lui, Titta se trouve plongé dans une atmosphère familiale mouvementée. La cohabitation avec Patacca, l'oncle de Titta, le frère de sa mère, gigolo pique-assiette aux tendances fascistes et son grand-père accentue les disputes entre ses parents pourtant vite apaisées.
Dans les rues de la ville et ses environs, il se mêle au spectacle excitant d'une pittoresque faune locale : un marchand ambulant qui rêve de harems improbables, un imbécile heureux, un accordéoniste aveugle et irascible, une fille des rues dont le comportement farouche évoque celui de l'animal sauvage, une blonde buraliste précédée d'une poitrine phénoménale, etc. Tout cela l'émeut, l'impressionne ou le divertit.
La vie provinciale, ce sont aussi les défilés officiels que la foule frivole applaudit. La commémoration se termine par un gramophone impertinent égrenant les notes de l'international du haut du clocher. Les fascistes affolés le canardent puis interrogent le 1 % de la population qui ne partage pas les idées fascistes. Le père de Titta, anarchiste, est humilié et contraint de boire de l'huile de ricin. Sa femme l'accueille et le reconforte.