Jean Vigo / Dita Parlo
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Fiche technique
Titre : L'Atalante
Réalisateur : Jean Vigo
Montage : Louis Chavance
Scénario : Jean Vigo, Albert Riéra,
d'après une idée de Jean Guinée
Photographie : Boris Kaufman
Cadre : Louis Berger,
Jean-Paul Alphen
Musique : Maurice Jaubert,
Charles Goldblatt
Production : Jacques-Louis Nounez
Société de production : Gaumont-
Franco Film-Aubert
Genre : comédie dramatique
Durée : 89 minutes (version intégrale)
Date de sortie :France : 12 sept 1934
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La critique de DVD Classik (2)
Mais que raconte l’Atalante ? A priori, une histoire assez banale. Jean et Juliette se marient. Lui est marinier. Elle, n’a jamais quitté sa campagne. La jeune femme qui espérait l’aventure, découvre la vie relativement morne et réglée d’une péniche de fret, entrecoupée seulement par quelques intermèdes avec le Père Jules qui, séduit par ‘la patronne’, lui raconte sa vie exotique et aventureuse. A cause d’un séduisant camelot qui l’invite à découvrir les lumières de la grande ville, Juliette fait une escapade qui va provoquer son abandon par Jean, en proie à une jalousie qui le dévore, avant des retrouvailles annoncées.
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On pouvait tout craindre d’un tel sujet sur le couple et la jalousie : drame, pathos, larmes… très en vogue dans le cinéma contemporain de Vigo. C’est, bien entendu, tout le contraire que l’on obtiendra sur la pellicule : un film moderne, parfois surréel, fascinant par sa liberté de ton, poétique, mais surtout charnel. Cela a déjà été évoqué plus haut, et Truffaut est d’ailleurs frappé par la maîtrise de Vigo à filmer la peau, mais il fait preuve aussi d’une véritable audace dans une des scènes les plus sensuelles du film.
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Les deux amants sont séparés, lui dans la couchette de sa péniche, elle dans son petit lit en fer d’un
petit hôtel minable. Et il filme les deux corps en parallèle faisant l’amour à distance. L’image et la musique sont à l’unisson pour une scène d’amour sublimée au véritable sens du terme. Est-il la peine de préciser que cette scène subira les coups de ciseaux d’Anasthasie (comme on nommait la censure à l’époque) ?