Michel Simon
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Résumé Wiki
Pour fuir la monotonie de sa vie au village, Juliette se marie avec Jean, un marinier. Mais la vie à bord de l'Atalante est compliquée par la présence du père Jules, un vieil excentrique. Pour découvrir Paris, la grande ville, Juliette s'enfuit, incitée à le faire par un camelot de passage. En colère, son mari l'abandonne, puis plonge dans une profonde dépression. Après plusieurs mois, le père Jules part à sa recherche ....
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La critique de DVD Classik (1ère partie)
Ce n’est pas un hasard si l’Atalante figure dans quasiment tous les classements des meilleurs films jamais tournés, établis par les critiques et les instituts de cinéma à l’étranger. Ce film est un symbole de la cinéphilie, à travers les ciné-clubs qui ont permis sa diffusion (mutilée certes, mais régulière) et grâce, notamment, à Henri Langlois, créateur de la Cinémathèque et grand exégète du film, qui alla jusqu’à se créer sa propre version du film en insérant des rushes en sa possession !
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Avec Zéro de conduite, Jean Vigo a fait un film extrêmement personnel où il a mis beaucoup de sa vie et de ses convictions. La sanction est douloureuse. Son producteur Jacques Louis-Nounez (qui adore le film) se retrouve avec une perte sèche dont beaucoup ne se relèveraient pas, or il insiste car il croit au talent de Vigo. Mais il décide (car il ne peut pas prendre le risque d’un second échec) de confier à l’enfant terrible un scénario très consensuel que l’on pourrait même qualifier d’un peu mièvre. Il sait que Vigo en tirera quelque chose de fort, mais au moins il compte se débarrasser des aspects politiques qui pourraient conduire la censure à frapper de nouveau.
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L’Atalante est donc un film de commande. C’est une donne essentielle à la compréhension du film. Truffaut affirme même, dans l’interview télévisée déjà évoquée, qu’un film de commande en tant que deuxième film permet de révéler si le cinéaste a un véritable talent à exprimer ou si celui-ci n’est l’homme que d’un seul film. La réponse de Vigo à ce postulat est magistrale.L’Atalante est un grand film libre. D’abord parce que Vigo va s’affranchir des contraintes du scénario avec des détournements de personnages et de situation non programmés.
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C’est un homme d’intuition qui sait réagir aux opportunités. Les aléas climatiques, par exemple, lui permettront de tourner des scènes où l’héroïne déambule en petites chaussures dans la neige, à la recherche d’un emploi, devant des portes d’usines qui ne s’ouvrent plus aux files de chômeurs. Malgré, un sujet lisse ne prêtant apparemment pas à la critique sociale, Jean Vigo ne laissera pas passer ce genre d’occasions de se raccrocher à la réalité.