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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
  • 12842 articles publiés
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    © DR - CASQUE D'OR de Jacques Becker (1952) p7

    01/11/2012 07:45

    © DR - CASQUE D'OR de Jacques Becker (1952)  p7


    Félix Leca, le chef du clan, est traité sur le même mode, mais en plus fourbe et cruel, que le futur parrain joué par Jean Gabin dans Touchez pas au grisbi. Respecté de tous, il veille sur ses hommes comme un père, autoritaire mais bienveillant. Le génie de Becker est encore une fois d’accentuer son côté paternaliste - il distribue l’argent et la nourriture - dans des scènes où le cinéaste prend son temps pour mettre en exergue ces rapports de domination, en s’arrêtant sur tous les petits gestes du quotidien.
    *
    Serge Reggiani, quant à lui, apporte au personnage de Georges Manda une droiture, une sévérité et
    une retenue qui siéent parfaitement au rôle. La tendresse dont il est capable de faire preuve est ainsi bien plus poignante lorsqu’elle s’exprime.La direction d’acteur du metteur en scène s’accordait parfaitement avec sa vision réaliste de l’art cinématographique. Dans le cinéma de Jacques Becker, connu pour être un réalisateur très directif, les gifles sont réelles et non feintes. Elles claquent avec violence. Les baisers sont goulus et appuyés.
    Tous les outils et techniques mis à la disposition du cinéaste concourent à la recherche d’une authenticité rare dans le paysage du cinéma français, plutôt guindé et déclamatoire à cette époque (ce qu'est encore le théatre -le peu que j'ai vu-ce pourquoi je l'éxècre).L’interprétation, tantôt posée tantôt brutale, de Claude Dauphin confère au personnage de Leca cette dimension inquiétante. Il est ce troisième membre du triangle maudit qui va précipiter dans le drame la relation amoureuse de Marie et Manda.Il est impossible de ne pas évoquer les dernières séquences qui traduisent à merveille la simplicité et la beauté de l’art de Becker.
     
    Alors que Manda doit être exécuté, Marie, en compagnie de l’un des hommes de la bande, entre dans un hôtel. Le réalisateur les filme montant les marches comme s’ils se rendaient dans un petit hôtel de passe (la tenancière du lieu leur accorde justement une durée limitée). On s’aperçoit en fait que l’endroit est situé en face de la prison. Cette dernière démarche de la part de Marie, celui d’assister à l’exécution de son amant, est donc en fait un dernier acte d’amour.On suit alors Manda se diriger jusqu’à l’échafaud et s’abaisser devant la guillotine.
    *
    Le réalisateur coupe sur la lame qui s’abat et revient sur Marie qui baisse la tête. En trois plans et trois mouvements, Becker unit les deux amants dans la mort. Après un fondu enchaîné, le dernier plan les montre seuls dans la guinguette danser la valse endiablée du début du film : l’histoire d’amour de Casque d’Or et de Manda est ainsi inscrite pour l’éternité. Casque d’Or le film, de son côté, acquiert son aura mythique. On n’oubliera pas non plus l’utilisation bouleversante de la chanson Le Temps des cerises qui soutient habilement le ton mélancolique de l’œuvre.
     
    Sublime, on vous dit.
     
     
     
     





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