MINUIT DANS LE JARDIN DU BIEN ET DU MAL
de Clint Eastwood.Un film sur lequel je suis mitigé
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L'émergence d'un acteur de premier plan
En 1991, John David Coles propose à Kevin Spacey le rôle titre d'un téléfilm relatant l'histoire et le combat d'une des grandes figures de l'histoire des États-Unis : Clarence Darrow, surnommé l'"Avocat des Damnés". Il prend du poids et endosse le rôle avec brio et conviction, à l'égal d'un acteur chevronné.
L'année d'après, Glengarry de James Foley(pas trop aimé) le propulse au milieu d'un aréopage d'acteurs de premier plan. C'est à nouveau Jack Lemmon qui l'introduit devant Ed Harris, Alec Baldwin et... Al Pacino. Le film(adapté de la pièce de David Mamet) retrace deux jours de la vie de quatre vendeurs immobiliers,acculés par un représentant du siège social qui leur annonce le licenciement prochain de la moitié du bureau.
Spacey interprète John Williamson, un fade et mesquin petit chef de bureau, ouvertement méprisé par ses collègues mais dont le rôle dans l'intrigue fait de lui, «le catalyseur des événements », selon l'acteur lui-même.
Il change à nouveau de registre pour le projet d'Alan J. Pakula, Jeux d'adultes, grâce auquel il rencontre un autre homme de théâtre, Kevin Kline. Quatre ans après Un flic dans la mafia, ce film va nettement contribuer à installer la réputation de l'acteur comme un expert dans le registre de la folie et ses pathologies annexes. En effet, ce rôle lui permet précisément de jouer dans les gammes qu'il affectionne : la séduction, les sentiments troubles, la perversité fine, la folie manipulatrice etc...
Deux ans passent (où l'on perçoit déjà la patience et la mesure d'un artiste désireux de maintenir une certaine éthique de carrière) avant que l'on retrouve Spacey chez Walt Disney pour une production célébrant le courage et la pugnacité à l'adresse des jeunes générations. Iron Will est l'histoire d'une course de traîneau que remporte héroïquement un jeune homme passionné.
Spacey y prête sa silhouette et visite un registre nouveau. Expérience reconduite dans le genre quoique nettement modifiée dans l’interprétation avec "Tel est pris qui croyait prendre".