Le sémiologue Umberto Eco essaie d'expliquer « d'où vient le charme de Casablanca » qui est selon lui,"esthétiquement parlant,-c'est-à-dire d'un point de vue critique-(?!?!)un film très modeste. Roman-photo, mélo où la vraisemblance psychologique est très faible, où les coups de théâtre s'enchaînent sans raisons plausibles ». Ces défauts sont dus à la façon dont le scénario a été écrit au fur et à mesure du tournage, ce qui a conduit les scénaristes a accumuler de façon « vertigineuse » tous les clichés et stéréotypes du cinéma.
Parmi les innombrables archétypes utilisés dans le film Eco note que «le mythe du sacrifice traverse tout le film ». Ce thème faisait alors écho à la période de guerre dans laquelle les gens vivaient alors, et pour qui cette notion de sacrifice et de départ à la guerre représentaient un romantisme qui leur faisait le plus grand bien.
Serge Chauvin, du magazine Les Inrockuptibles, abonde dans le sens d'Eco. Pour le journaliste, le film est plein de défauts(dialogues ampoulés,ridicule de certaines situations)(Ouais,surtout si tu l'as vu en français.) mais le résultat demeure pourtant « bouleversant, sans qu'on sache trop à qui en rendre grâce ». Casablanca démontrerait à sa manière le miracle de la méthode hollywoodienne : « Si cet objet impossible s'attire la passion des cinéphiles comme du grand public, c'est peut-être parce qu'il représente Hollywood à l'état pur, le triomphe anonyme d'une machine à fictions avec d'autant plus d'éclat paradoxal que l'usine à rêves se nourrit ici du réel brûlant d'une guerre en cours, à l'issue incertaine »
Humphrey Bogart considérait ce film comme le meilleur de sa carrière. Ce fut en effet un tournant important dans sa filmographie et ses rôles, devenant ainsi l'archétype du héros cynique mais noble.