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©-DR-John Travolta - PULP FICTION p2
30/01/2012 07:48
Fiche technique
Titre : Pulp Fiction Titre québécois : Fiction pulpeuse(ridicule!!!) Réalisation : Quentin Tarantino Scénario : Quentin Tarantino Histoires Originales : Quentin Tarantino et Roger Avary Décors : David Wasco Costumes : Betsy Heimann Photographie : Andrzej Sekula Montage : Sally Menke Production : Lawrence Bender Sociétés de production : Miramax Films, Jersey Films, A Band Apart Sociétés de distribution : Miramax Films (États-Unis) ; BAC Films (France) Budget : 8 000 000 $ Pays d'origine : États-Unis Langue originale : anglais Formats : Couleur - Dolby Digital - 2,35:1 Cinémascope - 35 mm Genre : film de gangsters Durée : 154 minutes / 168 minutes (édition spéciale) Dates de sortie : États-Unis et Canada : 14 octobre 1994 France : 26 octobre 1994 Belgique : 9 novembre 1994 Classification : R (Restricted) aux États-Unis
(en raison de la violence, du langage et de l'usage de drogues)
[N 1], -12 en France[N 2], 16+ au Québec[N 3]
Production
Développement du projet
L'inspiration initiale de ce qui va devenir Pulp Fiction est Les Trois Visages de la peur (1963), film à sketches en trois parties de Mario Bava. Quentin Tarantino et Roger Avary décident d'écrire un film en trois parties, chacun d'eux écrivant une partie et la troisième restant à déterminer[5]. Le titre provisoire donné à ce projet est Black Mask, d'après le pulp magazine du même nom[6]. Mais la partie écrite par Tarantino devient finalement Reservoir Dogs, son premier film[7], tandis que celle écrite par Avary à l'automne 1990, intitulée Pandemonium Reigns, va former l'ossature de l'histoire The Gold Watch dans Pulp Fiction[8], Tarantino y rajoutant l'histoire de la montre racontée par le personnage du capitaine Koons[9].
Après avoir réalisé Reservoir Dogs, Tarantino revient à son idée de faire un film en trois parties, expliquant par la suite : « J'ai eu l'idée de faire quelque chose que font les romanciers mais pas les réalisateurs : raconter trois histoires distinctes avec des personnages qui vont et viennent dans chacune d'entre elles mais dont l'importance diffère selon l'histoire »[10]. Son idée pour Vincent Vega and Marsellus Wallace's Wife est de prendre une histoire bien connue dans les romans noirs et les films noirs, « celle du type qui sort avec la femme de son patron mais ne la touche pas », et de la faire aller de travers en prenant ce genre de personnages et de situations et en les confrontant « à certaines règles de la vie réelle afin de voir comment ils s'en démêlent »[1].
Tarantino commence à travailler sur le scénario du film à Amsterdam en mars 1992[11]. Avary rejoint ensuite le projet en y apportant Pandemonium Reigns, qu'il réécrit, et en participant au développement des nouvelles histoires qui vont être liées à la sienne[8]. Deux scènes qui ont été à l'origine écrites par Avary pour le scénario de True Romance, sont incorporées à l'histoire The Bonnie Situation : le « miraculeux » tir manqué du complice caché sur Vincent et Jules et la mort accidentelle de Marvin dans la voiture[12]. La notion du « nettoyeur » du monde criminel, le personnage de Winston Wolfe, est inspirée par un court métrage, Curdled, que Tarantino a vu dans un festival de cinéma. Il engage son actrice principale, Angela Jones, pour jouer le rôle d'Esmarelda Villalobos dans Pulp Fiction et participe plus tard à la production d'un remake de Curdled sous forme de long métrage[6]. Lors de l'écriture du scénario deux marques fictives sont inventées, les Big Kahuna Burgers et les cigarettes Red Apples, qui feront d'autres apparitions dans les films suivants de Tarantino[13]. Tarantino écrit l'essentiel du scénario du film alors qu'il voyage en Europe et au Japon à l'occasion de la présentation de Reservoir Dogs dans différents festivals et le script est finalement terminé, même s'il sera légèrement remanié plus tard, en janvier 1993[14].
Tarantino et son ami et producteur Lawrence Bender présentent le script à Jersey Films, société de production dirigée par Danny DeVito, Michael Shamberg et Stacey Sher qui avait déjà approchée Tarantino avant même la sortie de Reservoir Dogs[15]. Un accord d'un million de dollars par lequel Jersey Films obtient une part du projet et le droit de vendre le scénario à un studio est alors conclu, cet argent servant de financement initial pour A Band Apart, la compagnie nouvellement créée par Tarantino et Bender[16],[17]. Jersey Films cède ensuite la distribution du film à Columbia TriStar et, en février 1993, Pulp Fiction apparaît dans Variety sur la liste des films en préproduction chez TriStar[18]. Mais, en juin, Columbia TriStar met en vente les droits du projet[19], son président Mike Medavoy trouvant le scénario « trop démentiel »[20]. Avary, qui est alors sur le point de commencer le tournage de son propre film, Killing Zoe, décrit en ces termes l'explication donnée par Columbia TriStar : « C'est la plus mauvaise chose jamais écrite. Ça n'a aucun sens. Quelqu'un meurt et ensuite il est vivant. C'est trop long, trop violent et infilmable ! » et explique que les objections du studio étaient compréhensibles étant donné la structure fondamentale du scénario[12].
Bender apporte alors le scénario à Miramax Films, un ancien studio indépendant qui vient d'être racheté par Disney. Harvey Weinstein, coprésident de Miramax avec son frère Bob, est immédiatement captivé par le script et en rachète les droits[21]. Pulp Fiction devient le premier projet de Miramax à obtenir le feu vert depuis le rachat de la compagnie par Disney et un budget de 8 000 000 $ est établi[22],[23]. C'est aussi le premier film que Miramax finance en totalité[24]. Pour réussir à rester dans les limites de ce faible budget, Bender prévoit de payer tous les acteurs principaux au même salaire par semaine indépendamment de leur notoriété[19],[23]. La plus grande star à participer au film est alors Bruce Willis qui, bien qu'il soit récemment apparu dans quelques échecs commerciaux[N 4], est toujours une star internationale. Grâce à sa célébrité dans le monde entier, Miramax recueille 11 000 000 $ pour la vente des droits du film à l'étranger, assurant quasiment ainsi sa rentabilité[25].
Choix des acteurs
Tarantino veut attribuer le rôle de Vincent Vega à Michael Madsen, qui a déjà interprété Vic Vega dans Reservoir Dogs, mais celui-ci préfère jouer dans Wyatt Earp, un choix qu'il regrettera par la suite[26]. Daniel Day-Lewis est alors approché par Harvey Weinstein pour jouer le rôle, mais Tarantino lui préfère John Travolta et persuade l'acteur, hésitant devant l'amoralité du personnage qui lui est proposé, d'accepter le rôle[27]. Travolta accepte de travailler pour un cachet modeste, de 100 000 à 140 000 $ selon les sources, mais voit sa carrière revitalisée par le succès du film et sa nomination à l'Oscar du meilleur acteur[6],[28]. En 2004, Tarantino envisage de réunir Madsen et Travolta pour une idée de film intitulé The Vega Brothers mais ce projet est finalement abandonné[29].
Le réalisateur crée le personnage de Jules Winnfield en le destinant à Samuel L. Jackson, persuadé qu'il saura exprimer mieux que quiconque le charisme malveillant, à la Richard III, du personnage[30]. Cependant, l'acteur manque de le perdre après sa première audition, sa prestation étant éclipsée par celle de Paul Calderon. Jackson reconnaît que son audition était simplement une lecture et Harvey Weinstein le persuade de revenir auditionner une deuxième fois pour la scène de l'épilogue, sa performance étant cette fois-ci jugée convaincante par Tarantino[31]. Le personnage doit à l'origine avoir une coiffure afro mais le réalisateur et l'acteur se mettent d'accord pour lui faire adopter à la place une coupe bouclée plus courte appelée Jheri curl, Jackson portant pour cela une perruque[6]. Jackson reçoit pour son rôle une nomination pour l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, alors que Calderon apparaît finalement dans le film dans le rôle de Paul, le barman du club de Marsellus Wallace.
Bruce Willis est engagé pour tenir le rôle principal de la deuxième histoire, celui de Butch Coolidge. Pour l'acteur, accepter un rôle dans un film à petit budget « signifie d'accepter de réduire son cachet et de mettre en danger son statut de star mais la stratégie se révèle payante ; Pulp Fiction apporte à Willis un nouveau respect en tant qu'acteur et lui fait aussi gagner plusieurs millions de dollars comme résultat de son intéressement aux bénéfices »[32]. Pour le personnage de Butch Coolidge, Tarantino s'est inspiré du personnage de Mike Hammer, dur avec les hommes mais très sentimental avec sa petite amie, joué par Ralph Meeker dans le film En quatrième vitesse (1955)[33]. L'apparence et la présence physique de Willis se révèlent alors décisives pour son obtention du rôle, Tarantino (qui a également envisagé Matt Dillon[34] et Sylvester Stallone[35] pour interpréter le personnage) expliquant : « Bruce a le look d'un acteur des années 50. Je ne pense pas qu'il y ait une autre star qui ait ce look. » Le réalisateur poursuit en disant que Willis lui évoque en particulier le personnage joué par Aldo Ray dans Poursuites dans la nuit (1957) et lui fait adopter une allure similaire[36].
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