Critique par Fear
“Pirates” est un film à part dans la filmographie variée de son auteur. Efficace et bien joué, il trouvera probablement son public. Pour ma part, je me suis bien ennuyé devant ses sirupeuses qualités ...
Polanski a toujours su renouveller son horizon artistique. Si on cristallise une image de lui en un maître du cinéma fantastique, c'est avant tout car il sut imposé sa patte dans ce registre. Ayant la reconnaissance d'un public plus large ces dernières années, un petit retour sur une de ses oeuvres restées plus discrète, ne semble pas superflu.Sans être confidentiel, il faut bien avouer que ce n'est pas ce titre qui vient en tête quand on pense au cinéaste polonais.
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La difficulté de le voir ou de le trouver a toutefois grandi la qualité de ce produit - dans l'imaginaire collectif - qui ne restera pas dans les plus grands faits d'arme de Polanski.Il apparaît étrange de voir l'évolution dans l'optique de présentation de la situation. L'entame montre le capitaine Red et La grenouille. Un humour léger s'en dégage et la tonalité burlesque est déja évoquée. Jusqu'à la rebellion sur le bateau, on ressent une impression ressentie par des millions de personnes. Vous savez cette ambiance de film de jour férié.
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Car oui, la piraterie traîtée de cette manière s'accomoderait très bien de ce genre de programmation. Loin d'être flatteur, le désagréable va s'estomper quelque peu.La base comique n'est pas de mon goût je le confesse. De plus, la tonalité gentillette - certes contrebalancé par quelques séquences – m'a tout de même agacé. Ne jouant pas sur la crédibilité, le cabotinage ne confère pas de réelle pertinence. En effet, cela sied très boien au héros mais beaucoup moins bien à une partie des espagnols.
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C'est dommage que Polanski n'est pas eu plus recours aux dialogues car certaines tirades de Red était bien sentie. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il ne m'est pas apparu comme percutant d'allier quelques phrases correctement écrites et le gag.L'aventure est au contraire assez bien menée. Encore faut-il se plaire à suivre des péripéties où chaque prise de décision est liée à l'effet drolatique qu'il pourrait susciter.Les évènements s'enchaînent rapidement et les retournements de situation sont légions. On croît même un court instant qu'un tournant positif va avoir lieu.
Ainsi, l'arrivée sur l'île et la négociation sur la valeur des otages est probablement le passage le plus agréable. Sorti de là, on retombe dans un film qui n'est ni familial – évocation de violence sans pour autant en proposer – ni adulte – tonalité parfois niaise.On trouvera également la fin mièvre et ô combien convenue Je ne remets pourtant pas en cause la qualité inhérente au métrage. Il est représentatif du cinéma de pirates avec tous ces clichés - gentils méchants, histoire d'amour éloquente,
...-. Sans être parodique, l'ajout de l'humour n'est pas sans rappeler la démarche de Polanski pour “Le bal des vampires” (1968). Les acteurs sont au diapason, avec une mention spéciale pour Walter Matthau. De même, la photographie est de très bonne facture.Au final, les aficionados de film de pirates y trouveront un métrage efficace. Pour les autres, ce sera un Polanski de facture franchement moyenne et qui se laissera glisser dans les limbes de l'oubli. Cet hommage tombe définitvement à l'eau
