Autour du film
Avec un budget avoisinant les 45 millions de dollars, La Cité interdite a détenu le record du film le plus cher du cinéma chinois (le film rapporta 76 millions de dollars au box office)dépassant ainsi Wu ji, la légende des cavaliers du vent de Chen Kaige et Hero, déjà réalisé par Zhang Yimou. Depuis, John Woo a réalisé Les Trois Royaumes avec un budget de 87 millions de dollars.(je l'ai vu... c'est tarte les 3 royaumes)
Commentaire
Le titre français du film est ambigu. La Cité interdite de Pékin ne fut construite que quatre siècles après la date de l'intrigue, sous le règne de Yongle, le troisième empereur Ming. Le palais impérial de la dynastie Tang sis dans la capitale Chang'an (ancienne Xi'an) était déjà alors dénommé « Cité interdite » car cette résidence était très protégée
(Cf. José Frèches, Il était une fois la Chine. 4500 ans d'histoire).
Le titre chinois (Hanyu pinyin : Manchéng Jìndài Huángjinjia) peut se traduire par « La cité entièrement parée d'armures d'or ». Mais en réalité, il s'agit du dernier vers du poème de Huang Chao , chef à l'origine d'une révolte vers la fin de la dynastie Tang (300 poèmes des Tang).
Le sens original est "La cité est entièrement parée de chrysanthèmes jaunes pareils à des armures d'or". L'histoire est d'ailleurs censée se dérouler vers cette période, et de différentes scènes font référence à ce dernier vers.
Le synopsis étant une adaptation d'une intrigue écrite dans les années 1930, il ne s'embarrasse pas non plus d'une rigueur historique : Les très longs faux ongles que porte l'impératrice incarnée par Gong Li ne deviendront populaires que sous les Ming, quelques siècles plus tard.
Bien que la plupart des personnages du film, aussi bien principaux que secondaires, portent des vêtements ou des armures dorées, l'or était en fait une couleur à usage exclusif de l'empereur, excluant également sa famille proche. (Voilà! ça aurait été beaucoup mieux sans les dorures...)
Toute personne bravant l'interdiction pouvait être passible de la peine de mort.(La vache!)
Les acteurs portent des armures en plaques. Pourtant, il est peu probable que ce type d'armures ait pu être utilisé tout au long de l'histoire chinoise.
Bien que populaires en Occident à partir du XVe siècle, les armures en plaques restreignent sensiblement les mouvements du soldat et, pour cette raison, n'étaient pas utilisées en Chine. On leur préférait les cottes de mailles ou les armures en écailles.(bon allez on refait tout l'film sans les dorures...enfin juste pour l'empereur...Sinon: peine de mort pour tout l'monde)
Les inexactitudes historiques, en revanche, laissent place à un lyrisme particulier, avec des images que d'aucuns pourraient qualifier de baroques et d'agressives, et une bande son oppressante et bruyante, le tout dans le dessein probable de mettre le spectateur mal à l'aise dans un univers où règnent l'ordre et le paraître.Jay Chou a enregistré la chanson (hanyu pinyin : Júhua tái, Terrasses de chrysanthèmes), sortie avec son album Still Fantasy pour accompagner le film. Le titre fait évidemment référence aux cours intérieures du palais, complètement remplies de chrysanthèmes à l'occasion de la fête.