CINOPSIS
Un groupe révolutionnaire "La Maison des Poignards Volants" vole aux riches pour donner aux pauvres. Deux policiers, Jin et Leo, se voient confier la difficile mission de capturer le nouveau chef des "Poignards Volants" en moins de dix jours. Jin décide de s'infiltrer en contactant Mel, une jeune danseuse aveugle, qui serait la fille du chef de ce groupe...

Fable chinoise, LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS commence bien sûr par une quête mystérieuse et se transforme cependant très vite en un huis clos autour d'un triangle amoureux, le tout avec l'exotisme inégalable des asiatiques et tout le talent d'un Zhang Yimou (THE ROAD HOME, LES LANTERNES ROUGES, HERO). Mais démasquer l'ennemi en s'infiltrant chez lui, c'est évidemment s'impliquer avec lui... Et le huis clos se transforme alors au fur et à mesure que la fable se complique. L'intrigue devient plus alambiquée et les destins s'entrecroisent chaque instant un peu plus à la grande surprise du spectateur. Tournant de l'histoire, ce passage d'une histoire presque intime et simple à un récit plus complexe est aussi le tournant du film qui se transforme en une histoire d'amour dramatique, voire shakespearienne.

Après un HERO soigné mais en dessous de la norme en la matière de films fantastiques d'arts martiaux, Zhang Yimou se relance dans l'aventure. Et là, il nous bluffe largement. Son SECRET DES POIGNARDS VOLANTS multiplie avec bonheur des compositions picturales d'une élégance inimitable. Chaque plan est un tableau à l'équilibre parfait tant dans sa photographie, dans ses couleurs que dans le placement des personnages et des objets. Zhang Yimou met tout son perfectionnisme dans la balance pour nous servir un spectacle visuel somptueux: costumes, décors, arrangements sonores, jusqu'à la beauté et le charme de Ziyi Zhang, l'interprète de Mei, tout est là pour un plaisir absolu.

Tout? Presque tout... Car si LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS louche bien sûr fortement du côté de CROUCHING TIGER HIDDEN DRAGON, il lui manque peut-être un rien de puissance dans le récit, un rien d'une John Woo's touch qui en aurait sublimé la beauté plastique en faisant incontestablement alors un spectacle quatre étoiles!

Eric Van Cutsem