Autour du film
-La manie des Top Five vient de Barry, ultra-connaisseur de musique pop (comme Dick) et qui fait preuve du plus grand snobisme dans ce domaine : il n'hésite ni à refuser de vendre des disques à des clients qui n'en valent pas la peine à ses yeux, ni à déprécier sa marchandise. Ainsi, quand un bourgeois aux cheveux blancs lui demande pour sa fille un disque qui lui parait vraiment ringard, il s'enquiert : « Elle est dans le coma ? », puis lui assène : « Est-ce qu'on a une tête à vendre cette tacky crap (saleté dégoulinante) de I Just Called to Say I Love You ? Allez donc voir au super-marché ! ». Et le client furieux l'injurie (« Fuck you! ») et sort en claquant la porte.
-Après quoi Barry demande à son employeur : « Allez, Rob, cite-moi vite les cinq pires crimes contre la musique commis par Stevie Wonder dans les années 80 et 90. Go! Et une question subsidiaire : a-t-on le droit de reprocher à quelqu'un qui fut un génie les fautes de goût de sa fin de carrière ? Ou encore : vaut-il mieux brûler à son firmament, ou décliner et s'éteindre peu à peu ? ». (Je suis entièrement d'accord...cette chanson est une foutue daube!!!)
-Mais Barry le cynique peut être sensible : quand il apprend que le beau-père potentiel de Rob est décédé, il dresse en son honneur une liste des Top Five chansons traitant de la mort.
-Dans l'édition DVD, un problème de traduction dans le sous-titrage français fait souvent comprendre la fin à l'envers (que le couple se sépare au lieu du happy ending). Mais Rob va-t-il vraiment changer ?
Le livre de Nick Hornby fut acheté par la compagnie « Disney's Touchstone Pictures » en 1995, et resta en gestation pendant 3 ans. Puis les gestionnaires de la compagnie pensèrent pour le rôle principal à John Cusack, qui venait d'obtenir un franc succès avec son personnage de sicaire(?) dilettante, désabusé et dépressif dans le film Grosse Pointe Blank (Tueurs à gages).
L'un des adaptateurs du livre de Hornby, D.V. DeVicentis, est d'ailleurs lui aussi un record-obsessive -obsédé de disques -il possède 1 000 disques vinyle et des milliers de DVD et de bandes.
lieu de l'action
les adaptateurs décidèrent de choisir Chicago au lieu de Londres car ils connaissaient mieux Chicago, qui d'ailleurs est un haut-lieu de la « musique alternative ».John Cusack dit lui-même : « En lisant le livre, j'ai tout de suite pensé à des endroits précis de Chicago. J'ai vu l'école de Rob, et la fac qu'il a abandonnée, et les magasins où il allait écouter des disques. Quand j'étais jeune, je connaissais deux ou trois boutiques où travaillaient des personnages tout à fait identiques à Rob, Dick et Barry. ».Et pour expliquer que le choix de Chicago devait l'emporter, Charlotte Tudor (employée chez le distributeur Buena Vista) assura même « Chicago dégage la même ambiance que les quartiers nord de Londres, il y a la même vibration dans la musique, le même climat, et des tas de scènes de filmssont tournés dans des bars enfumés. Chicago exerce un attrait universel. ».
Cependant seules quelques vues des gratte-ciel typiques, et un monologue de Rob sur le pont métallique enjambant le rivière Chicago rappellent vraiment la mégapole américaine : les petits jardins entourés de grilles devant les maisons de brique, la pluie omniprésente, les cafés enfumés ressemblant aux pubs, la population qui semble composée surtout de bourgeois-bohèmes, composent en fait un décor vraiment londonien
Cusack fut tout d'abord gêné par la fréquence du procédé dit « breaking of the fourth wall » (« rupture du 4e mur »), qui le faisait monologuer face à la caméra : l'acteur craignait, disait-il, de « révéler trop de lui-même ». Cependant, quand Stephen Frears eut accepté de diriger le film, Cusack se laissa convaincre.Cusack et les adaptateurs pensèrent qu'il serait intéressant de mentionner dans le film une scène du livre de Hornby : celle dans laquelle Rob écoute les conseils de Bruce Springsteen (chantant Bobby Jean et Born in the U.S.A.) pour savoir comment gérer ses liaisons amoureuses.
Frears connaissait Springsteen, il lui parla de son éventuelle apparition en cameo dans le film, et après réflexion et lecture du script, Springsteen accepta de faire une apparition.
Frears était à la recherche de son héroïne, lorsque, au Festival du film de Berlin, il visionna Mifune, dont la star était la Danoise Iben Hjejle. Il sut alors que c'était l'actrice qu'il cherchait pour le rôle de Laura, et elle accomplit d'ailleurs a yeoman's job (un travail très solide), en particulier en améliorant son anglais.
Frears avait apprécié le livre de Hornby, sans cependant être enthousiasmé . Mais il accepta de le porter à l'écran, car il voulait travailler avec Cusack : il avait beaucoup aimé tourner The Grifters (Les Arnaqueurs) en 1990 avec lui. Il insista aussi pour avoir Jack Black dans le rôle de Barry .
Pour selectionner les titres devant composer la musique, Cusack et les adaptateurs écoutèrent 2 000 chansons, et en choisirent 70.
La première du film eut lieu le 31 mars 2000 au theater (grand cinéma) El Capitàn de Hollywood, et la post-party (« arrosage ») eut lieu ensuite au Sunset Room, et fut animée par le groupe Tenacious D. La recette de la première semaine fut de $ 6,4 millions, et la recette mondiale de 47 millions de dollars.