Analyse/Critique (CDDJ.Web site)
Spike Lee est un aficionado de Basket Ball et il se devait donc de faire un film digne de ce nom sur un sport qui ne rencontre pas beaucoup d’écho au cinéma, hormis avec le récent Semi Pro. Il le fit, en 1998 d’une brillante manière, qui dénote avec les productions américaines mièvres qui accompagnaient en général ce sport avec un scénario chiadé et avec son acteur fétiche, Denzel Washington. A la manière de L’Enfer du Dimanche d’Oliver Stone, He Got Game est prenant, réaliste et fait l’amer constat d’un sport business aux allures du parcours de combattant depuis que le basket s’est professionnalisé
Lorsque son père Jake (Denzel Washington) sort de prison, Jesus Shuttlesworth (Ray Allen) ne saute pas de joie. Cet homme est l’assassin de sa mère et l’a contraint à se prendre en charge, lui et sa petite soeur. Pour ne pas retourner derrière les barreaux d’ici une semaine, Jake doit convaincre son fils d’accepter l’offre du gouverneur : intégrer l’équipe de basket de l’université d’Etat.Une mission d’autant plus délicate que Jesus est le jeune joueur le plus convoité du pays, celui que toutes les équipes, tous les agents et toutes les fédérations courtisent à coups de millions de dollars…
En accompagnant les erreurs et les caprices de Jesus Shuttlesworth, joué par un Ray Allen plus que convaincant, brillant espoir du Basket Ball promis aux meilleurs universités, Spike Lee exalte autant qu’il dénonce les travers de ce ô combien riche sport qu’est devenu aujourd’hui le basket Ball.Rien n’est laissé de coté, comme les pressions exercées par les agents sportifs (aussi indispensables que véritables plaies dans le milieu), les influences ou encore les trafics divers et variés qui accompagnent le parcours du personnage principal de bout en bout, en nous montrant que la meilleure voie n’est pas toujours celle que l’on croit. Spike Lee se garde bien ici de tomber dans la caricature, pourtant facile, entre les gentils sportifs d’un côté et les satellites de l’autre.
Il y a aussi dans He Got Game les rapports conflictuels entre Jésus et son père (joué par Denzel Washington) qui sort de prison pour que son fils décide de son avenir. On y voit donc ressurgir les conflits qu’oppose les deux hommes et le complexe d’œdipe que doit surmonter le fils pour s’en sortir.Spike Lee a fait un bon film, avec toute sa science et son engagement et cela se voit. il est juste dommage que cela n’est pas trouvé un echo assez suffisant au niveau du public lors de sa sortie en salle.
He Got Game, film de basket oblige, offre également des rôles à des vedettes de l’époque (voire tout simplement les meilleurs joueurs de l’histoire de ce jeu) comme Shaquille O’Neal, Michael Jordan, John Thompson, Scottie Pippen, Charles Barkley, Reggie Miller, Bill Walton, Rick Pitino et Nolan Richardson et deux des plus belles pornstars des ces années, la blonde Jill Kelly et Chasey Lain (surtout cette dernière).He Got Game tranche vraiment dans le vif sans concession et servie par une bande originale de Public Ennemy qui, à elle seule, vaut le détour.