J’ai suivi toute la préparation et le tournage d’À bout de souffle. Il n’y avait pas de scénario au sens classique du terme mais un séquencier de trois pages à partir duquel on a pu concevoir un budget et un plan de travail. Il n’y avait pas encore de dialogues. Ce budget et ce plan de travail ont été dans l’ensemble respectés, à l’exception de quelques changements liés à l’accessibilité de décors. Donc on peut dire que la préparation a été très précise. Sur le tournage Godard venait le matin avec des dialogues, écrits au jour le jour.
Jean-Luc, Jean Seberg et Belmondo s’asseyaient au café du coin pour lire et répéter les dialogues, et en général très peu de changements étaient effectués au moment du tournage. Il y avait également très peu de direction d’acteurs de la part de Godard. Sa direction d’acteurs restait très fonctionnelle, sans indications psychologiques, ce qui frustrait un peu Jean Seberg, tandis que Belmondo était très à l’aise.